Le levier financier des hedge funds a atteint son niveau le plus élevé depuis cinq ans la semaine dernière, les spéculateurs se tournant vers les banques, les sociétés de trading et les compagnies d’assurance, selon les données de Goldman Sachs. Ce mouvement intervient après la décision de la Réserve fédérale américaine de maintenir ses taux d’intérêt inchangés et juste avant les attaques américaines contre les sites nucléaires iraniens.
Mercredi dernier, la Réserve fédérale américaine a décidé de ne pas modifier ses taux directeurs, tout en signalant qu’elle n’était pas pressée de procéder à une baisse des taux.
Samedi, les États-Unis ont frappé des sites nucléaires iraniens, ce qui a propulsé les prix du pétrole vers un sommet annuel dès lundi. Les marchés anticipent de nouvelles hausses, alimentées par la crainte que l’Iran ne riposte en fermant le détroit d’Ormuz, par lequel transite environ un cinquième de l’approvisionnement mondial en brut.
Le levier brut, indicateur du volume des transactions des hedge funds, a grimpé à environ 294 %, soit son plus haut niveau depuis 2020. Il s’élevait à 271,8 % en début d’année.
Selon une note adressée à ses clients par la division prime brokerage de Goldman Sachs, les hedge funds ont accru leurs positions vendeuses sur l’Europe et l’Asie, tout en restant légèrement acheteurs sur les actions nord-américaines.
Une position vendeuse anticipe une baisse du prix d’une action, tandis qu’une position acheteuse parie sur une hausse.
Les valeurs financières, notamment les banques, compagnies d’assurance et sociétés de trading, ont figuré parmi les secteurs les plus prisés la semaine dernière. Les bilans de ces entreprises profitent d’un environnement de taux élevés, en particulier les banques, qui perçoivent des intérêts lorsqu’elles prêtent aux entreprises et aux particuliers.
Les hedge funds ont acheté des actions de sociétés financières en Amérique du Nord et en Europe, mais ont maintenu une légère position vendeuse sur ce secteur en Asie, selon la note de Goldman Sachs.
Ils ont également terminé la semaine avec une position nette acheteuse sur les valeurs énergétiques.
Depuis le début de l’année, les performances mondiales des stratégies de sélection de titres progressent de plus de 4 %, avec des rendements en Europe dépassant les 10 %. Les rendements des stratégies systématiques mondiales atteignent presque 12 %, précise la note.