L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de façon fulgurante d’une année à l’autre en mars à l’épicerie, progressant de 3,2%, ce qui serait l’une des hausses les plus importantes depuis des décennies, selon le spécialiste de l’industrie agroalimentaire, Sylvain Charlebois.
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En entrevue à l’émission «Le Québec matin», il avance que le taux d’inflation dans ce secteur au pays est «l’un des plus élevés» du G7.
«C’est l’un des bonds les plus importants depuis les dernières années, avance-t-il. On parle de 0,9% de plus que l’inflation générale.»
«L’épicerie est clairement affectée par les tarifs et par le faible dollar canadien, quoi que le dollar canadien augmente depuis les derniers jours [par rapport] au dollar américain qui faiblit, ajoute-t-il. Il y a eu un congé de TPS aussi qui n’a pas aidé durant les mois de janvier et février.»
En raison de la guerre commerciale qui fait rage avec les États-Unis, de nombreux épiciers ont dû trouver de nouvelles alternatives pour des produits qui étaient normalement produits aux États-Unis pendant l’hiver et au Québec pendant l’été.
«Le sentiment d’achat local a commencé un peu trop tôt, ce qui a forcé les épiciers à aller ailleurs, dit-il. On retrouve des produits de partout dans le monde, et donc les coûts de transport, j’ai l’impression, on fait en sorte que les prix ont augmenté.»
Plusieurs produits de base font aussi l’objet de contre-tarifs, ce qui pourrait avoir poussé les prix à la hausse.
«Certains produits de base que les transformateurs chez nous utilisent [sont visés] par des tarifs, et donc leurs coûts de production ont augmentés, ce qui affecte les prix au détail, mentionne M. Charlebois. Ça, c’est comme un peu la douleur silencieuse qu’on ne voit pas en amont de la chaîne qui affecte les profits et la productivité de nos entreprises en transformation.»
Bien qu’il considère que cette situation n’est pas de bon augure, il prévoit que cette tendance à la hausse pourrait se calmer au cours des prochains mois.
«Ce qui va nous aider au cours des prochains mois, ce sont les coûts de transport qui diminuent, dit-il. On sait que le pétrole diminue et que le dollar canadien augmente en valeur versus le dollar américain, ce qui va nous aider aussi.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus